Croire pour être sauvé ?

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Qu'est-ce que la foi: une notion en noeud d'absurdités évangélique

Reprenons les différents points habituellements proclamés avec force sur la question de la foi par les chrétiens évangéliques:

La doctrine évangélique dit que la foi est un acte par lequel on choisit de croire Dieu, de se tourner vers Lui. On dit même qu'on rencontre Dieu par la foi. Cet acte est libre, car Dieu nous laisse libres de Le choisir ou non. Pour cela il ne doit pas y avoir de preuves, car s'il y avait des preuves, nous serions contraints de croire, contrairement à la liberté qui nous est donnée. Or Dieu ne s'impose à personne, Dieu ne sauve personne contre son gré.

Cela fait déjà beaucoup d'absurdités sournoises en quelques mots. Nous allons à présent analyser en détails le concept de foi, notamment à partir de ce qu'en dit l'article Wikipedia à ce sujet; et disséquer une à une les différentes absurdités glissées dans cet article et ces formules lapidaires.

Les limites de la raison

Voir ici

Théorème de Gödel ou postulat d'ignorance ?

Les chrétiens ont le réflexe d'accuser ceux qui "se basent sur la raison" (traduisez: qui ont une intelligence et qui ont deécidé de s'en servir), de commettre des priori rationalistes prétendant par pure prétention tout décider par la raison et rejeter sans examen comme faux ou inexistant tout ce qui ne serait pas analysable rationnellement (accusation qui ne serait pas absurde en soi et qui peut même s'avérer juste à l'occasion, mais qui est finalement extrapolée sans examen envers toute démarche de réflexion), feraient mieux de regarder s'ils ne commettraient pas eux-mêmes des a priori aussi graves. Car, s'il est vrai que la raison ne peut pas tout décider (et le théorème d'incomplétude de Gödel en témoigne), et que certaines intuitions métaphysiques peuvent réfuter simplement certaines hypothèses prises par certains pour scientifiques comme celle de l'intelligence artificielle, il n'en reste pas moins que chaque question en particulier mérite examen pour elle-même; et, qu'invoquer le principe général d'existence de problèmes indécidables pour dédaigner tout examen critique d'un sujet particulier, relève d'une hypothèse d'indécidabilité sur ce sujet particulier qui n'a rien à voir avec la généralité invoquée, et que peut-être rien ne justifie plus, tant qu'un examen effectif n'aura pas été tenté de manière suffisamment sérieuse sur ce sujet particulier. Le problème, c'est que les actes de foi favoris des chrétiens se basent sur la simple ignorance nullement intéressée de vérifier l'indécidabilité postulée, et méprisant comme vaine, prétentieuse, "humaine" et intellectuelle donc non pertinente de leur point de vue où l'intelligence ne vaut rien et Dieu (en pratique la Bible) vaut tout, toute tentative sérieuse d'examiner la question ; de plus, en y regardant de plus près, on peut arriver à trouver pour la plupart des problèmes, que, dans la mesure ou les questions ont un objet et un intérêt, donc se rapportent à une certaine réalité, il suffirait en principe d'explorer la réalité en question avec suffisamment de soin et de travail (qui ne manquent que des moyens pratiques et organisationnels d'être implémentés), pour arriver a determiner la verite a leur sujet; quant aux questions qui ne se rapportent à aucune réalité, elles ne sont pas dignes d'attention.

Le besoin de croire

D'abord, se trouve l'affirmation que la foi est le fruit d'un choix: première absurdité. A l'appui de cela, sont souvent étalés quelques arguments fallacieux, comme quoi les théories scientifiques, le matérialisme, et généralement tout ce qui nie Dieu, ou tout ce qui est contraire à l'Evangile (bien qu'il n'y ait en fait aucun rapport entre Dieu et l'Evangile), seraient également des hypothèses hasardeuses et abracadabrantes comparées à la lumineuse simplicité de l'Evangile, ou de l'hypothèse de l'existence de Dieu, et donc nécessiteraient des actes de foi aussi forts; en bref, toute position nécessiterait un acte de foi.

Ensuite: il y a un argument passe-partout parfois ressorti, consistant à dire que de toute façon, la raison ne peut pas tout déterminer, donc pour vivre et penser quelque chose on est obligé de faire des choix et de s'en remettre à la foi. Face à cela, je remarque d'abord que rien n'oblige à tout décider: on peut très bien décider face à une question sans réponse... d'admettre honnêtement qu'on n'a pas la réponse. Sans compter la grande masse des gens qui simplement préfèrent ne pas se soucier des questions existentielles, il est d'ailleurs nécessaire de faire ainsi, pour avoir une chance de pouvoir découvrir la vérité par la suite, si jamais on parvient à décider plus tard ce qu'on ne pouvait pas décider au départ. Car la vérité sur une question n'est pas toujours une réponse en oui ou non mais peut être bien plus complexe, et en ce cas si on commence par fixer oui ou non on n'a aucune chance d'être dans le vrai.
D'ailleurs, certains croyants sont simplement incapables de concevoir qu'on puisse tolérer plusieurs hypothèses sans trancher a priori entre elles, et accusent donc aveuglément qui ne fait pas les mêmes hypothèses de faire des hypothèses contraires, donc évitant injustement de considérer la "vérité" évangélique, donc rebelles à sa foi confondue avec Dieu. Comme si l'état naturel du questionnement était à choisir entre la doctrine biblique et "son contraire" (i.e. tous les contraires confondus comme s'ils n'étaient qu'un) posés comme a priori équiprobables, oubliant le caractère complexe, fabriqué et arbitraire de cette doctrine.
Ainsi, qu'on ne sache pas tout au départ, ni même que la raison ne puisse pas tout décider, n'est nullement un argument valable en faveur d'un acte de foi. En fait je constate que nombre d'actes de foi se basent sur des questions qui semblent être dans le domaine d'ignorance de la personne, mais peuvent en réalité se déterminer par la raison, et souvent en sens contraire de l'acte de foi posé. Par la raison, je veux dire: pas forcément celle de tout le monde, car certaines questions peuvent être trop ardues pour pouvoir être tranchées par n'importe qui, et nécessiter une longue recherche et des travaux de spécialistes. La prétention du croyant de base à vouloir tout trancher est dans ce cas une attitude puérile et insensée.

Mais d'où vient donc ce besoin de croire et de refuser la démarche rationnelle de reconnaissance honnête de la distinction entre ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas ? Le chrétien pense que par la foi en Dieu il est sauvé, tandis que dans le doute il serait perdu. Cette intuition qui est en lui, et qu'il aurait fortement tendance à attribuer aux mystères insondables de la sagesse divine dotée d'un ego incommensurable au point de se facher en face de la reconnaissance par les hommes de leur ignorance (le fait qu'ils ne soient pas pourvus de l'omniscience divine nécessaire à la reconnaissance de la vérite a priori), et de fermer les yeux sur la profonde honnêteté dont cette reconnaissance procède, a en fait une explication rationnelle très naturelle que voici.
Quand on ne sait pas, et qu'on est conscient de notre ignorance, alors on ne sait pas quoi penser, on manque de repères, on se sent "un peu perdu". C'est assez tautologique, mais en pratique ça peut peser un poids dont on n'a pas forcement l'idée de sa nature exacte. En effet, du moins en ce qui concerne les gens qui attachent une importance à la question de la vérité, et qui donc ont quelque part dans la concience une petite voix qui demande : cette idee est-elle vraie ? Cette action est-elle juste ?, voix qui ne sera apaisée que si on lui repond fermement par l'affirmative, ces gens donc sont naturellement sujets à un certain malaise face à toute question importante dont ils auraient le malheur de penser qu'ils n'en ont pas la réponse. En particulier la question de savoir s'ils sont sur la bonne voie approuvée par Dieu. Surtout, s'ils se sont mis à formuler au départ le problème du bien et de ce qu'on devrait penser ou faire, comme conformité à la volonté de Dieu, et encore plus s'ils imaginent Dieu comme caractériel au point d'exiger impérativement qu'on suive Sa volonté très précisément, alors même qu'il est si difficile de savoir ce qu'elle est, sous peine d'être trouvés gravement coupables devant Lui. Dans ces conditions donc, on restera à jamais insatisfait tant qu'on n'aura pas, d'abord une idée precise de la volonté de Dieu, ensuite la certitude qu'on la respecte. Car comment aurait-on la certitude de la respecter si on n'a pas une idée précise de ce qu'elle dit ?
Ce faisant on ne laisse pas le choix à Dieu de s'exprimer ou de ne pas s'exprimer. Non, il faut absolument qu'il ait exprimé Sa volonté, parce qu'on en a besoin pour pouvoir croire qu'on est en train de la suivre. Donc le premier travail dans cette quête, est d'arriver à croire que Dieu a exprimé Sa volonté et qu'on sait laquelle. Et comme, en l'absence d'évidences en ce sens c'est déjà beaucoup demander, il ne faudrait tout de même pas que la deuxième partie du problème (suivre cette volonté de Dieu) nécessite beaucoup plus de travail, faute de quoi on serait découragés de cette quête démentielle qui n'a pas mené à l'objectif voulu. Mais il ne faudrait pas non plus qu'elle paraisse négligeable face à la premiere partie du problème qui fut déjà bien difficile, puisqu'il ne serait pas satisfaisant de considérer un problème plus difficile (le premier problème) que celui d'accomplir effectivement la volonté de Dieu: car il ne serait pas décent de reconnaître que Dieu nous aurait d'abord appelés à perdre notre temps à tergiverser dans le but désespéré d'arriver à déterminer quelle est Sa volonté, pour seulement ensuite nous faire consacrer le reste de nos efforts à quelque chose d'utile et de "trop facile", privilégiant injustement ceux qui l'auraient fait d'emblée contre ceux qui auraient eu l'honnêteté de se poser des questions. C'est pourquoi la meilleure solution est bien de définir la deuxième partie du probleme comme consistant en l'accomplissement de la première: il faut donc arriver à croire que la volonté de Dieu pour nous, l'objectif de notre vie sur Terre, consiste ni plus ni moins à ce que nous arrivions à croire que nous connaissons cette volonte de Dieu pour nous. C'est ni plus ni moins le message du Christ: la volonté de Dieu et la condition pour que nous soyions sauvés, c'est de croire que Jésus est le fils de Dieu. Et surtout, y croire en se posant le moins de questions possibles pour vérifier si c'est vrai ou pas.

Sérieusement: à quoi bon prétendre savoir "la vérité" sur les grandes questions spirituelles ? De toute façon, déjà notre univers physique est bien grand de sorte que nous n'en connaissons pas grand-chose: à quoi bon étudier la position exacte du Soleil dans la galaxie, afin de ne pas se perdre, ou ne pas se sentir perdu ? Cela n'aurait d'intérêt que si l'on s'aventurait dans des voyages interstellaires, et encore. De même, combien plus serait-il ridicule de prétendre connaître les univers spirituels qui le dépassent, et nous situer par rapport à eux. A quoi bon vouloir connaître à tout prix la vérité sur notre état spirituel par rapport à Dieu ? A quoi bon cultiver le sentiment de n'y être pas perdus en s'en donnant l'impression à l'aide de repères auxquels on choisit arbitrairement de croire ? Pour qui nous prendrions-nous, à prétendre savoir nous repérer dans les univers spirituels, ou à croire que notre sentiment de "salut" ainsi fabriqué par opposition au sentiment de "perdition" mentale (ignorance, hésitations) antérieure, compte pour quelque chose devant Dieu ? Si seulement la fiabilité de ces repères était assurée, à la limite, mais ce n'est même pas le cas puisque c'est un objet de foi. Mais l'essentiel n'est-il pas que ce soit Dieu qui sache où on est, afin de pouvoir nous y retrouver ?

La foi comme syllogisme surnaturel

D'après l'article Wikipedia anglophone, la foi catholique peut se définir comme opération surnaturelle du syllogisme suivant:

(A) Tout ce que dit Dieu est vrai
Or
(B) la Bible est la Parole de Dieu
Donc
(C) ce que dit la Bible est vrai

Bien. Mais que diriez-vous maintenant du syllogisme suivant ?

Toute opération de syllogisme est un acte rationnel
Or la foi est une opération de syllogisme
Donc la foi est un acte rationnel.

Conclusion contraire à ce qui est expressement indiqué dans l'article, à savoir que la foi est un acte qui surpasse les capacités rationnelles de l'homme, et n'est possible que par la grace de Dieu. Bon, mais en quoi donc la foi surpasse-t-elle les forces rationnelles de l'homme ? Passons en revue les possibles explications de cette étrangeté:

On pourrait par exemple s'en tirer en redéfinissant la notion d'acte rationnel comme incluant non tous les syllogismes mais seulement ceux autres que ceux de la foi que nous venons de mentionner, lesquels auraient donc, suivant cette définition, la particularité miraculeuse d'être des syllogismes irrationnels.
On pourrait aussi s'en tirer en remarquant que, d'un point de vue chrétien, les actes rationnels n'étant pas nécessairement valides mais nécessitant éventuellement un acte de foi en la raison pour admettre leur conclusion comme vraie. Or, le deuxième syllogisme que nous avons évoqué, celui montrant que la foi était un acte rationnel, est lui-même un acte rationnel, qui donc d'un point de vue chrétien nécessite un acte de foi en le pouvoir de la raison pour être validé; acte de foi en la raison que les chrétiens refusent de faire, de sorte qu'ils n'en accepteront pas la conclusion.
On peut également se demander si les chrétiens feraient en fait usage d'une autre capacité que la raison pour tirer la conclusion du syllogisme de la foi. Mais le problème est ici que la conclusion ne semble vraiment pas reposer chez eux sur autre chose que sur les prémisses de ce syllogisme, or il semble difficile de trouver un moyen autre que rationnel pour déduire la conclusion d'un syllogisme en s'appuyant sur ses prémisses.

Mais ces explications étant assez faibles, voyons si on ne peut pas en chercher de meilleures. Par exemple, on peut envisager que le problème tienne au fait qu'au moins une des prémisses du syllogisme de la foi ne pourrait pas être rationnellement établie avec certitude. Bon, mais alors laquelle ?

La foi comme confusion des questions

Que s'agit-il de croire ? La doctrine affirme qu'il s'agit de croire Dieu, et que donc ceux qui ne croient pas la parole de Dieu le traitent de menteur.

Or, l'acte d'incrédulité envers quelqu'un consiste en réalité à dire que cette personne énonce une erreur, tandis que dans la quasi-totalité des cas, l'incrédulité envers un message biblique consiste à contester le lieu de sa provenance, sa nature d'inspiration divine. Cela ne remet pas du tout en question l'idée que Dieu ne dit que la vérité, mais seulement l'idée qu'une certaine parole est de source divine. Or, ces deux façons de douter n'ont rien à voir entre elles. Si quelqu'un était sûr qu'une parole donnée soit bien de Dieu en sorte que la question d'y croire ou non se présente effectivement comme une affaire de croire Dieu on non, je ne vois pas comment on pourrait ne pas croire. Aussi, s'il est clair qu'une parole donnée est absurde, cela prouve qu'elle n'est pas de Dieu. Or, les gens qui sont incrédules envers la Bible, le sont en général honnêtement sur la base du fait que l'idée qu'elle soit de Dieu est manifestement une idée ridicule et saugrenue à qui n'a rien de credible, d'autant plus que nombre des propos qui s'y trouvent sont absurdes. Ce n'est nullement traiter Dieu de menteur. L'acte de foi du christianisme n'est rien d'autre qu'un acte de foi envers une doctrine, non envers Dieu.

L'interpretation chrétienne de l'incrédulité comme consistant a ne pas croire Dieu est une attitude méprisante, aveugle et injuste envers les non-chrétiens, les accusant d'une mauvaise attitude contre Dieu qui n'a aucun rapport avec la réalité; ou supposant que Dieu se facherait contre ceux qui ne croiraient pas ce qu'Il veut comme si c'était contre lui, en ignorant le fait que cela se fonde sur une bonne et sincère intention; voulant ainsi se ranger dans le camp des défauts d'un Dieu aveugle en lui donnant raison aveuglément.

Pour redire les choses formellement (à partir des notations (A) et (B) du paragraphe précédent):

Celui qui a la foi croit principalement que (A) est vrai, et secondairement que (B) est vrai; il croit que la question de la foi réside fondamentalement dans l'adhésion à l'énoncé (A).

Celui qui n'a pas la foi croit principalement que (B) est faux, d'où il résulte accessoirement et trivialement que (A) est vrai, dans la mesure où l'ensemble vide a toutes les propriétés ("quel que soit x dans l'ensemble vide, P(x)" est vrai pour toute propriété P); et même accessoirement, si jamais il arrivait que cet ensemble de paroles de Dieu ne fût pas vide, sur une autre planète ou dans un autre univers, Il dirait de toute manière toujours la vérité, de sorte que (A) serait de toute manière toujours vrai. Et il croit que la question de la foi réside fondamentalement dans la réponse qu'on donne à la question (B).

De ces caractéristiques de la foi et de la non-foi il résulte logiquement que la foi est une connerie.

Les discours et raisonnements du chrétien sont souvent marqués par une confusion dialectique et un jeu de substitution permanente entre les énoncés (A) et (B).

Fiabilité de Dieu, faillibilité de l'homme

La foi comme choix

(Choisit-on ses opinions ? Preuve ou pas preuve ?)
En réalité, la foi ne se choisit pas: chacun croit ce qui lui semble vrai, d'après les circonstances et l'état de ses réflexions, ni plus ni moins. Appelons cela des "raisons". Il peut y avoir des raisons rationnelles, mais il peut y avoir toutes sortes d'autres raisons qu'on peut très bien considérer comme aussi valables ou plus. Ce peut être des intuitions, des expériences, des sentiments, du vécu, des enquêtes, ou pourquoi pas (n'excluons a priori aucune hypothèse) une NDE ou autre voyage astral, des communications occultes avec les esprits des morts, une rencontre personnelle avec Dieu ou autre révélation du St Esprit. N'ayons aucun a priori sur les rapports de validités possibles de ces différentes raisons. Je rappelle en effet que la méthode de réflexion proposée ici consiste à envisager toutes les approches possibles sans a priori pour les comparer, jusqu'à trouver de bonnes raisons pour en réfuter certains et maintenir d'autres.

Il y a bien eu un chrétien qui m'a dit que, si ça n'allais pas, je pouvais quitter la foi et la reprendre plus tard. Cela est absurde. Je ne peux quitter que si j'ai de vraies raisons pour cela, ce qui est incompatible avec l'idée de revenir. Aussi, d'après les chrétiens, il n'existerait pas de bonnes raisons de les quitter (puisqu'ils ont la vérité, pardi !), puisque d'après eux toujours, en dehors de la Parole de Dieu il n'y aurait comme référence que l'homme qui est faillible (alternative présentée sans le moindre effort de discernement entre les pertinences des différentes méthodes possibles de base humaine. Discernement absent pour la bonne raison que ces méthodes leur sont toutes inconnues. Ni d'explication de pourquoi ils considèrent leur propre source de vérité comme moins humaine que les autres, si ce n'est bien sur le fait qu'elle est différente des autres, comme s'il n'y avait pas d'autre méthode qui soit différente de celles qui sont différentes d'elles). On ne peut pas faire les choses à moitié. Je les quittai finalement, mais seulement lorsque cela devint clair et que j'ai eu la chance de découvrir d'excellentes raisons pour cela, bien plus solides que celles que j'avais avant et qui m'avaient amené à les suivre.
Mais cette entreprise de s'accrocher encore longtemps coûte que coûte à leur enseignement malgré les évidences contraires, auxquelles j'ai été conditionnée, a été pour moi douloureuse, un jeu sournois et déloyal où il faut vraiment aller jusqu'au fond du trou de l'absurde pour enfin pouvoir regarder la vérité en face sans la craindre.

Ensuite, c'est comme si, une fois qu'on choisit de croire, cela devenait la vérité. Comme si la vérité pouvait se choisir, en n'étant pas moins celle de Dieu et universelle. (A part bien sûr pour ce qui est de savoir la décision qu'on va soi-même prendre à l'instant d'après sur un autre sujet précis). Une démarche fondamentale lorsqu'on se convertit au christianisme est l'engagement à rester chrétien toute sa vie. Vers ma conversion, je me suis interrogé secrètement là-dessus, comme une sorte de question de futurologie, avec un destin que Dieu connaît (ou pas): si je deviens chrétien, est-ce pour la vie ? Ai-je choisi de m'engager à croire pour la vie ? L'acte de foi est entouré d'une cérémonie d'engagement, un baptème, où l'on s'engage à croire toute sa vie. C'est là une autre absurdité monumentale du christianisme: croire qu'on puisse s'engager à ne jamais rien vivre ni constater susceptible de nous amener à des positions différentes de celles qu'on a à un instant donné. C'est oublier que la vérité existe indépendamment de nos choix, et qu'elle pourra donc toujours remettre en question ces derniers le jour où elle se dévoilera avec un peu plus de clarté.

La liberté de croire

(La dictature du hasard - Un choix a une seule possibilité ? )

Sérieusement, pour remettre les idées en place et évaluer chaque concept à sa juste valeur: il se trouve que cette proclamation par le christianisme d'une soi-disante liberté du salut accordée par Dieu, est en réalité si on analyse le concept, exactement l'inverse de ce qu'elle prétend être. A savoir, la proclamation d'un établissement par Dieu d'une dictature du hasard gigantesque, implacable, régnant sur tout l'univers spirituel. La dictature du hasard étant par nature une des plus absurdes et tyranniques qui se puissent concevoir, par sa perversité de culpabiliser ses victimes.

La foi comme conditionnement

Le fameux pari de Pascal consiste à remarquer que, si on ne sait pas, il est bon de choisir de croire en l'Evangile au cas où il serait vrai car il serait alors la condition du salut, tandis que dans le cas contraire cela ne porterait pas préjudice.
Cet argument n'est pas pris au sérieux par les chrétiens eux-mêmes qui se défendent bien de fonctionner ainsi, car c'est un argument clairement déloyal, qu'aucune personne honnête ne peut consciemment tenir pour argument. Ainsi, on m'a bien expliqué qu'on ne se tourne pas vers Dieu par crainte de l'enfer (cela ne peut pas marcher ou ce serait faux), mais bien uniquement par amour pour Dieu. Un amour désintéressé, paraît-il.
Et pourtant. Cet argument intervient en réalité de façon très efficace.

Déjà, consciemment, délibérément et je dirais même martelée, sous une forme apparemment différente: l'appel à la confiance en Dieu, qui, paraît-il, sait bien mieux que nous ce qui est vrai et bon pour nous. Ne pas le croire, ne pas suivre la doctrine qui est enseignée, serait un acte de manque de confiance en Dieu et d'incrédulité contre Lui. "Celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu'il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils" (1 Jean 5.10).

Ainsi que, face à un enseignement qu'on ne comprend pas, une épreuve qui arrive, une absence de réponse à une prière: "Qui es-tu pour contester contre Dieu" ? "Dieu nous connaît mieux que nous-mêmes et sait ce dont nous avons besoin". Ainsi que quelque part dans l'ancien testament: "L'argile dit-elle au potier : Que fais-tu ?"
Il n'est donc pas permis de se plaindre, de contester, de mettre en doute l'enseignement reçu. Ce serait une faute grave contre Dieu, une rébellion. C'est l'inspiration du diable qui met en doute la Parole de Dieu. "Maudit soit l'homme qui se confie en l'homme", mais "bénit soit l'homme qui se confie en Dieu". Car l'homme est incapable de se sauver lui-même et de trouver la vérité, seul Dieu est fiable. Et même indépendamment du contenu de ce qu'il y a à croire, l'acte de foi est un acte saint en lui-même, un acte de confiance en Dieu. "Dieu n'a pas envoyé son fils dans le monde pour qu'il juge le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n'est point jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu" (Jean 3. 17-18).
Ainsi est culpabilisée toute pensée divergente, toute tentative de vérification de ce qui est enseigné, tout sentiment et témoignage d'expérience en désaccord avec les "vérités universelles" en vigueur. De plus, puisque la foi vient de ce qu'on entend, elle ne vient donc pas d'une conviction intérieure. Elle est une pur acte d'adhésion à une doctrine inculquée de l'extérieur, tout en jurant ses grands dieux que c'est exactement l'inverse, à savoir une foi vivante, profonde, spirituelle.

J'ai été fervent chrétien pendant des années, ayant fait une confiance quasi aveugle à cette doctrine, faisant preuve d'une patience quasi-infinie devant les différents défauts et éléments qui semblaient bizarres ou inopportuns. D'une part, par motif de pardon envers les imperfections humaines inévitables. D'autre part, parce que, peut-être, je n'avais pas encore bien compris et j'attendais d'accumuler davantage d'explications, d'expériences ou d'inspirations jusqu'à ce que cela devienne enfin clair. J'ai voyagé et fait connaissance avec diverses églises que je trouvais, qui tournaient autour de la même  sensibilité évangélique (baptiste, pentecôtiste et autres).
L'expérience s'accumula, et avec elle les contradictions entre les enseignements des uns et des autres mais surtout avec la vraie vie et l'évidence. Je n'ai pas réagi, parce que ce n'était pas clair et je ne parvenais pas à définir l'origine du désaccord et ce qu'il convenait de contester. Mon coeur s'éloignait de ces églises, mais je pensais toujours que c'était moi qui avait un problème et que, si et pour que le problème puisse enfin se résoudre, je devrais revenir à eux car, "A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jean 6.68). Or, tant que tout n'est pas clair, je ne peux rien proclamer, il est impossible de désigner précisément d'où vient le problème et ce qu'il y a à contester; ma seule ressource serait éventuellement de m'en remettre au jugement de ces "hommes de Dieu" pour qui tout paraît clair et qui affirment indiquer la voie du salut. Funeste erreur !
Car pour que tout devienne clair il serait indispensable de réfléchir mûrement et profondément, au-delà des schémas tels qu'ils ont l'air de se présenter. Mais le christianisme interdit de réfléchir et de découvrir les vrais concepts à l'oeuvre, sous prétexte que les vérités spirituelles seraient de l'ordre du coeur ou du St Esprit, en tout cas échapperaient à l'emprise de l'entendement humain. Bonne excuse pour ne rien vouloir comprendre.


Suivant les circonstances, on peut ne pas savoir. C'est-à-dire que les raisons dont on dispose ne permettent pas de trancher en faveur de l'une ou l'autre de plusieurs hypothèses. Cela peut être subjectif: certaines raisons peuvent être perçues par les uns et non par les autres, ou leurs poids respectifs évalués différemment. D'où la nécessité du dialogue pour tenter de communiquer nos raisons.
Les chrétiens se croient ouverts à cela, puisqu'ils considèrent de leur devoir de témoigner les raisons qu'ils ont de croire; mais, en même temps qu'ils estiment leurs raisons de croire tellement supérieures à celles de ne pas croire qu'ils ont décidé depuis longtemps une fois pour toutes de ne plus jamais faire attention à ces dernières, en même temps ils proclament haut et fort que leurs raisons "laissent libres" les gens de croire ou non, autrement dit ne sont pas assez valables pour être reconnues par tout le monde; en même temps ils croient que n'être pas d'accord avec eux est un crime impardonnable devant Dieu et qui mérite le châtiment éternel.
C'est pourquoi ils éprouvent la nécessité impérieuse de proclamer haut et fort leurs bonnes raisons de croire, en cherchant à les tourner de la manière la plus séduisante et impérieuse possible en se moquant pas mal des questions de vérification sérieuse de l'honnêteté de leurs méthodes et de la pertinence de leurs arguments (dont ils savent ouvertement que c'est leur point faible), du moment que cela impressionne (puisqu'il est si important de convaicre l'autre et que les arguments honnêtes en sont incapables, donc tous les coups sont permis).


En conclusion, cette doctrine du salut par la foi agit comme une prise en ôtage de l'intelligence qui n'est plus autorisée à exercer librement sa réflexion critique sur l'enseignement doctrinal. Cette intelligence et à travers elle les gens qui ont "le malheur" d'en être pourvus, se trouve méprisée, torturée et culpabilisée comme rebelle à Dieu lorsqu'elle se trouve confrontée à l'intuition ou l'expérience contraire, ceci associé au prétexte que la Parole de Dieu est supérieure à la sagesse humaine (et qu'aussi "on doit toujours considérer les autres comme supérieurs à soi-même", exhortation toujours bien sûr à sens unique qu'on exige des "faibles dans la foi" au bénéfice des "forts dans la foi"). Elle est au centre de toutes les prédications et les motivations à l'évangélisation.

L'accusation de mauvaise foi

Revenons sur un argument souvent mis en avant, à propos de la foi: l'idée qu'on est toujours obligé d'effectuer des actes de foi en une chose ou une autre, et celui qui prétend s'en passer se fourrerait le doigt dans l'oeil. Certes, il peut exister certains rationalistes dont les positions matérialistes sont en réalité bien moins cohérentes, vraisemblables et sûres qu'ils ne le pensent, parce qu'il y a certains concepts qui leur sont passés à côté. Voire même, certains rationalistes adoptent un fondamentalisme anti-religieux de type religieux, au nom de la Raison en guise de dieu. Et certes, je pense aussi que la conception matérialiste du monde est une absurdité dans les termes. Mais bon, du moment qu'ils sont sincères dans leurs convictions, peut-on vraiment le leur reprocher ?
Mais certains argumentaires vont plus loin, incluant l'accusation de mauvaise foi envers les gens qui refusent l'argument d'autorité historique de la Bible, comparant ce refus à une forme de révisionnisme. En effet, d'après eux, il n'y a pas de preuve mais l'incrédulité serait une injure envers l'histoire et la pureté des intentions des témoins du Christ; les "preuves" de la vie du Christ et des miracles qui se sont produits, seraient non moins sûrs et documentés (par la seule Bible) que bien d'autres faits historiques dont nous n'avons que de faibles traces, et auxquels nous accordons crédit, ceci pour dire que la méfiance envers la Bible serait un acte purement idéologique. Le problème est que ces autres faits sont moins sensibles aux enjeux et donc à la manipulation idéologique que la vie du Christ, sans compter le caractère capital de cette dernière question qui exige un niveau de rigueur bien supérieur à celui permis pour de simples anecdotes.

Le concept de foi comme objet de foi

La foi comme exercice de confiance

La foi est un acte pieux et vertueux par excellence, dans la mesure où c'est un acte de confiance en Dieu: non seulement croire que Dieu existe, mais lui faire confiance, en croyant ce qu'il dit. C'est par cet acte de confiance en Dieu que nous sommes sauvés d'après les évangéliques, et c'est encore du moins une chose bonne et spirituelle d'après les catholiques, l'expression et l'exercice d'un engagement; d'une confiance envers Dieu. Bien. Dans ce cas j'aimerais simplement avoir votre avis sur les questions suivantes qui s'enchaînent, la réponse oui à une question ouvrant la voie et donnant son intérêt à la question suivante.

Première question. Imaginons une planète sur laquelle Dieu, en manque d'imagination, aurait eu la fantaisie de révéler aux hommes qu'ils doivent parcourir au moins 200 mètres à cloche-pieds tous les matins. Voilà au moins un commandement, une révélation, qui a le mérite d'être clair. L'obéissance à ce commandement n'ayant pas par ailleurs là-bas plus d'intérêt qu'ici, serait-il néanmoins absolument bon voire nécessaire d'un point de vue spirituel de le suivre, pour la seule et suffisante raison que c'est là un acte de confiance en Dieu ?

Deuxième question. Admettons qu'il s'agit là de toute manière d'une occasion inespérée ainsi donnée par Dieu aux hommes d'exprimer et de mettre à l'épreuve leur confiance en Lui, occasion qui n'existerait pas autrement si les conditions ne sont pas réunies sur cette planète pour laisser à Dieu la chance de s'exprimer assez longuement pour pouvoir révéler des commandements plus subtils. Mais alors, cette occasion d'exercice spirituel pourrait-elle être considérée par Dieu comme suffisamment bonne en elle-même qu'elle soit qualifiée à constituer à Ses yeux une justification seule et suffisante de Sa décision initiale d'accomplir cette révélation ?

Troisième question. Imaginons que la révélation de ce commandement n'ait pas eu réellement lieu, mais qu'il soit seulement arrivé par accident que les hommes aient cru et répandu à tort la rumeur de cette révélation, au point que personne ne puisse raisonnablement la contester. Alors, les réponses aux questions précédentes resteraient-elles valables, à savoir qu'il est toujours bon et nécessaire d'un point de vue spirituel d'obéir à ce commandement sous peine d'être objectivement dans une situation inacceptable de désobéissance vis-à-vis de Dieu ou de manque de confiance en Dieu, et que la présence d'une telle épreuve de foi et d'obéissance plaira à Dieu ?

Quatrième question. Imaginons maintenant une planète sur laquelle Dieu n'aurait aucun moyen de révéler aux hommes quoi que ce soit. L'éclairage donné par les réponses oui aux questions précédentes, constituerait-il alors une justification seule et suffisante devant Dieu au nom de laquelle un petit malin ou un groupe de petits malins seraient bienvenus d'illusionner les hommes en répandant une telle fausse rumeur de révélation de Dieu d'un tel commandement ?

Face à ce questionnaire, un catho m'a répondu: "Si tu ne sais pas faire la différence entre sauter à cloche-pieds et donner sa vie pour son prochain, je ne peux rien pour toi". Ma réponse: Non, je suis désolé de ne pas voir de différence fondamentale entre croire que la discipline de sauter à cloche-pieds tous les matins aiderait à se rendre utile à l'humanité, et croire que la foi en Jésus aiderait à se rendre utile à l'humanité. Dans les 2 cas il y aura des gens consacrés à aider l'humanité qui seront adeptes de la discipline instituée.

"Dieu ne sauve personne contre son gré"

Voila encore un gros contresens dialectique: des mots qui font joli et bons d'une manière, mais aussitôt réinterprétés via l'axiome (complètement faux mais ce n'est pas ici le problème) "Jésus est le seul chemin du salut" dans un sens qui à première vue pourrait sembler naturel mais en réalité est complètement malhonnête et artificiel, exactement opposé à celui qui avait permis de les justifier. Pour voir la grossièreté de cette erreur, reprenons doucement: le raisonnement implicite est: "Puisque Jésus est le seul chemin du paradis, ceux qui refusent de croire Jésus refusent le seul chemin du paradis; ils refusent d'être sauvés. Or Dieu acceptant la liberté de l'homme accepte de le laisser aller où il va, et comme ceux qui ne suivent pas Jésus se dirigent ainsi en enfer, il les envoie en enfer". Pour voir l'absurdité de ce raisonnement, il suffit de voir le résultat obtenu en le réappliquant identiquement avec seulement une légère variation des paramètres de départ, variation ne dévaluant en rien ce raisonnement lui-même: "Puisque la foi en Jésus mène en enfer, ceux qui choisissent de croire Jésus choisissent la voie qui mène en enfer, ils choisissent l'enfer. Or Dieu acceptant la liberté de l'homme accepte de le laisser aller où il va, et comme ceux qui suivent Jésus vont ainsi en enfer, il les envoie en enfer".

L'erreur est un crime - surtout si elle est sincère et inoffensive

En effet, d'après la Bible, se tromper sur la question de Dieu que nous ne voyons pas, mérite l'enfer. (Que l'on conteste par de quelconques prétextes prétendument spirituels le terme de "mérite" ne change rien au résultat pratique affirmé, qui est au bilan tout ce qui nous intéresse). Cette erreur serait d'autant plus grave devant Dieu qu'elle ne regarde que la pensée intime de celui la fait sans déranger personne, et qu'elle ne consiste qu'à un défaut d'acte de foi dans le sens requis, autrement dit qu'elle consiste à ne pas tenir par pure spéculation pour vrai et indubitable un certain propos tout en proclamant en même temps qu'il n'existe aucune raison décisive en sa faveur. Pendant qu'on y est, puisque les erreurs même parfaitement sincères mènent à l'enfer, que les chrétiens proclament au nom de Dieu des erreurs bien plus graves que nombre d'athées en leur propre nom, et qu'il est écrit dans leur Bible qu'au Jugement dernier les gens seront mesurés de la manière dont ils ont mesuré les autres, ils feraient mieux de revoir leur copie plus sérieusement.

Ainsi, les chrétiens jugent malhonnêtes dans le sens de mener à la perdition éternelle (pourquoi ?) les aveux d'ignorance, les choix d'options voire les certitudes bien fondées mais contraires aux leurs et échappant à leurs raisons personnelles, sur leurs questions favorites sur lesquelles ils proclament leur choix "pour Dieu" tout en proclamant aussi qu'ils n'ont aucune raison valable à avancer pour cela. Accuser l'autre d'être malhonnête (et en fait, tenir son propos pour rien en estimant qu'il n'est lui-même rien puisqu'il a "choisi l'enfer"), n'est qu'un argument vide et passe-partout pour ne pas y faire attention. Mais l'autre n'est pas en fait malhonnête. A l'inverse, c'est celui qui proclame au nom de Dieu certaines affirmations soi-disant supérieures mais qui sont en réalité réfutables, qui est malhonnête. Qui n'a pas vérifié ses dires et proclame ce qu'il pense, risque également d'être malhonnête, et ne diffère en rien de celui qui affirme des chose déjà réfutées. En fait il est déjà malhonnête dans la mesure où il affirme sa position comme justement fondée alors qu'elle ne l'est pas.
Qui dit une chose dont il connaît pourtant une réfutation, est consciemment malhonnête.
Qui proclame comme certitude (voire prétend démontrer) une chose dont une réfutation est en fait connue mais non de lui, peut être sincère, il n'en est pas moins objectivement malhonnête; et un argument réfutable est malhonnête de même.
Qui adopte une démarche visant précisément à s'empêcher soi-même d'être au courant d'une éventuelle réfutation de ce qu'il proclame, est responsable de sa malhonnêteté objective, même s'il est subjectivement sincère dans sa proclamation. Si ce n'était pas de la malhonnêteté objective, alors ce serait facile, refusons d'entendre les arguments des autres et nous serons d'une honnêteté parfaite: c'est la recette miracle de la perfection spirituelle, de la sincérité et de la sainteté morale évangélique.
Qui a choisi d'adopter une démarche qui fonctionne avec le même effet pratique sans qu'il en soit lui-même conscient, est responsable d'être (non responsable consciemment mais) inconsciemment responsable de sa malhonnêteté objective, même s'il est sincère dans ses affirmations.
Qui a cru choisir d'adopter une telle démarche qui ait cet effet sans s'être aperçu, ni que cette démarche pouvait avoir un tel effet, ni qu'il ne l'a pas totalement choisi car elle s'est aussi plus ou moins imposée à lui à la faveur d'une illusion d'optique inconsciemment fabriquée par ses semblables et que par suite il s'efforce tout aussi inconsciemment de fabriquer à son tour, c'est.................. un chrétien.

La réfutation par les NDE

Ce qui m'a libéré de ce conditionnement donc, fut de découvrir que cet "argument" était faux d'après l'expérience, enfin possible à notre époque, de récolte et d'étude statistique des témoignages de NDE. la rencontre avec Dieu dans l'au-delà ne dépend pas de la religion et est aussi bien vécue par les athées. Il a même eu parmi les témoignages que j'ai pu lire quelque part sur le web, un séminariste qui avait étudié la théologie, et qui, lors de sa revue de vie sous l'oeil bienveillant de Dieu, a constaté que ses élucubrations théologiques Le faisaient bien rigoler: "Dieu ne s'intéresse pas à la théologie".
Mais, quand j'ai parlé à des amis évangéliques (non pas n'importe lesquels mais bien des chrétiens authentiques et respectables) de ces expériences en suggérant de s'investir dans leur étude et dans l'accueil et la discussion avec ceux qui ont vécu ces expériences et leur rencontre avec Dieu dans l'au-delà (précisant que ces gens manquent souvent de moyens pour se réunir, sont peu entendus par le reste de la société et sont confrontés à un sceptiscisme blessant jusque dans leur entourage), ils n'y ont vu aucun intérêt. La foi et les affirmations de l'Evangile suffisent à leurs certitudes. D'ailleurs, les gens de Iands-France, m'ont aussi signalé leur méfiance vis-à-vis d'une telle coopération, du fait que le jour où il ont essayé une rencontre à l'aide d'une église (catholique si je me souviens bien), ils ne se trouvaient pas libres de leurs discussions mais orientés par l'organisateur pour veiller à ce qu'ils restent conformes au dogme chrétien.

La perdition par la foi

(à compléter)

Analyse critique d'une conception moins dogmatique de la foi - à propos de la transcendance et de la raison

Voici une page (trouvée par lien de l'article wikipedia francophone) qui tente une définition de la foi non attachée à une doctrine religieuse spécifique, et est sensée rejoindre tous les monothéismes.
Mais comme d'habitude dans les conceptions religieuses il commet certaines erreurs fondamentales.  Notamment l'erreur de croire que quelque chose d'important dans la vie puisse être d'un ordre purement supérieur, transcendant, au sens de pouvoir s'exempter de toute analyse rationnelle supposément inférieure. L'erreur de croire qu'il puisse y avoir une séparation fondamentale entre ce qui est accessible à la raison et d'autres choses qui tout en faisant partie de notre vie terrestre lui seraient inaccessibles.
Et ainsi de prétendre: "je connais (quelque chose de) Dieu, or la raison ne connait pas Dieu, donc elle ne peut pas juger cette connaissance que j'ai de Dieu".
Imbécile ! Comment osez-vous vous croire infiniment supérieur à l'homme de raison au prétexte que vous ne savez pas raisonner ? Car s'il est vrai que la raison humaine ne peut connaître Dieu en tant que Dieu, à savoir en tant que ce qui est inaccessible à l'homme terrestre, cela ne place nullement l'homme de raison au-dessous de l'homme de foi, dans la mesure où, en dépit de ses prétentions, celui-ci s'avère tout aussi incapable d'aller au-delà de la raison que le premier !
Car ce que l'homme de foi énonce en tant que proposition soi-disant au sujet de Dieu, s'avère de fait critiquable et réfutable par la raison, non bien sûr que la raison puisse connaître Dieu, mais parce que ces propositions portant soi-disant sur Dieu seul s'avèrent en réalité être des propositions débordant inéluctablement sur des choses bien terrestres, et par conséquent vérifiables et réfutables par l'observation et l'analyse logique de ces choses terrestres sur lesquelles elles portent réellement. En effet, même l'homme de foi est incapable d'énoncer ou de vivre quoi que ce soit qui ne soit, de près ou de loin, des choses terrestres. Tout comme il n'y a que deux manières de penser: la manière rationnelle et la manière pseudo-rationnelle, ainsi il n'y a que deux types de choses qu'on puisse vivre sur cette terre: des choses terrestres, et des choses terrestres faussement transcendantes.
Il en va ainsi de la présentation de la foi exposée là:

"La foi est un sentiment personnel, intransmissible et inaliénable qui donne la certitude de la présence de Dieu en tant que « puissance suprême » ordonnant les choses et les êtres."

Bien noter l'importance fondamentale du dernier morceau de cet énoncé : "ordonnant les choses et les êtres". A savoir, en ce qui nous concerne, les choses terrestres, celles de la vie de tous les jours. Parce que, que diable pourrait-on avoir à foutre de la "présence" de Dieu, et que pourrait donc signifier une telle présence, si cela n'apportait pas un ordre des choses et des pensées dans notre vie ? Que serait une vie de foi sans cela ? Ce serait l'idée que Dieu nous voit mais que tant que nous sommes sur cette terre il ne peut rien faire pour nous et nous laisse dans la merde de l'absurde. Bref, en attendant d'atterrir de l'autre côté on ne serait pas trop concernés.

Mais, voilà alors que tout cette problématique s'avère tomber en plein dans l'ordre de la raison et de la science : les choses seraient ordonnées, oui mais comment ? Parce que, si on ne précise pas comment les choses seraient sensées être ordonnées, ça avance à quoi de croire qu'elles le sont ? De fait, si tous les croyants croient que la présence de Dieu ordonne les choses et les êtres, ils ne sont pas d'accord sur la manière dont les choses seraient ordonnées. Les Juifs croient que les choses seraient ordonnées autour de la révélation de Moïse et des prophètes, les chrétiens, qu'elles seraient ordonnées autour du sacrifice expiatoire de Jésus, et enfin les musulmans, qu'elles seraient ordonnées d'après les écrits du Coran.
Mais en l'absence de tout choix de corps doctrinal, en quel supposé ordre la foi devrait-elle diable faire croire l'homme de foi ? En l'ordre qu'il observera par l'expérience ? Si par l'expérience il observe un ordre, alors il le voit, et n'a donc plus besoin de foi pour y croire. Il peut décrire cet ordre, et cette description est transmissible, de sorte que chacun pourra vérifier que les choses sont ou non ordonnées ainsi. Sauf s'il s'agit uniquement d'un ordre entre des choses inaccessibles, ou reliant des choses accessibles à des choses inaccessible mais sans aucun effet perceptible sur la relation entre les choses accessibles, de sorte que là encore, de toute notre vie terrestre nous ne sommes pas concernés, seulement nous pourrions être concernés dans l'au-delà par ce que nous aurons fait ici bas, mais pourquoi y aurait-il un problème tant que nous faisons le bien ici-bas ?
Et, l'étude de comment les choses sont ordonnées, autrement dit l'étude des structures du monde réel, est bien, par excellence, le domaine de la science.
Par la recherche scientifique tentant de préciser l'ordre entre les choses observées, la foi en l'ordonnement des choses (que ce soit ou non par Dieu) peut acquérir un objet, un sens. Sans étude scientifique de l'ordre entre les choses, la foi telle que définie dans ce texte, est vide, vaine et sans objet. Or, si la foi est un sentiment, celui-ci ne peut englober à lui seul une étude scientifique. Ce sentiment de la foi est donc, en lui-même, vide et sans objet.
L'expérience de la vie m'a montré que les choses ne sont pas du tout ordonnées de la manière dont les gens de foi prétendent qu'elles le sont. Notamment, j'ai expérimenté que le hasard ne fait pas bien les choses, mais alors pas du tout, même pas en cas de besoin impérieux pour le bien commun. Et que les hommes de foi ne sont pas du tout, jamais, bien inspirés dans un sens décemment compatible avec la volonté divine dans le sens d'une inspiration spirituelle qui transcenderait les déterminismes mentaux et sociaux naturels de l'homme influencé par son contexte culturel.

La foi ne peut être, en pratique, autre chose qu'un prétexte pour faire croire que les choses seraient ordonnées d'une manière précise, supposée dogmatiquement, au nom du fait que, puisque Dieu existe, il doit forcément avoir ordonné les choses d'une certaine manière, et comme on manque d'imagination pour envisager qu'elles le soient d'une autre manière que celle qui est indiquée, on se trouve fatalement obligé de croire qu'elles le sont de cette manière-ci. Car si elles ne l'etaient pas ainsi, alors on manquerait d'idée pour savoir comment les choses pourraient etre ordonnées autrement, et ca ferait désordre. Tandis que d'autres personnes, que les circonstances ont porté à imaginer autre chose, sont par la même foi aussi obligées de croire que les choses seraient ordonnées autrement.

Je fais cette critique de la foi, alors que, en un certain sens au vu de mon texte de métaphysique, on pourrait dire que j'aurais la foi telle que définie plus haut. Alors quoi ? Simplement je dis: ne considérons pas la foi comme quelque chose de supplémentaire et de précieux par rapport à la vie "normale" dite "sans foi"; ne considérons pas la foi comme si la présence de Dieu était plus forte en celui qui dit avoir la foi qu'en celui qui ne le dit pas; et n'en attendons de manière normale ou "due" à force de piété, aucune information ou connaissance appréciable qui ne soit dans une des trois catégories:
- évidente, naturellement perçue par tous (par exemple la véridicité des souvenirs, comme expliqué dans mon texte de métaphysique)
- triviale comme un sentiment (par exemple la conviction de l'existence d'une vie après la mort, sans pour autant avoir d'information sur ses détails)
- indissociable de la recherche scientifique.

Du seul concept de foi qui serait respectable, ils sont dépourvus

Il y a en effet un seul concept de foi qui serait fidele a la vérité : c'est celui d'accepter de se rendre au verdict de qui serait plus compétent que soi sur la question considérée, et digne de confiance.

Or la foi en la Bible ne rentre pas dans ce cadre, dans la mesure ou il ne se trouve aucune personne compétente et digne de confiance qui puisse assurer que la Bible est de Dieu, mais les personnes compétentes témoignent en réalité du contraire. Moi-meme suite a une longue experience et des réflexions approfondies aidées par mes facilités en matiere de recherche théorique, j'apporte le témoignage bien-fondé et digne de confiance, a mes anciens "freres en Christ" que la voie qu'ils m'avaient indiquée, pour laquelle je leur avais initialement fait confiance et suite a laquelle ils avaient constaté la profondeur et la sincérité de ma démarche et prétendaient me regarder comme des leurs, est une voie profondement erronnée.

Et maintenant, pour délit d'opinion, ils se retournent sans raison contre moi et refusent désormais de m'accorder la moindre confiance sur ce plan.
Ils n'ont donc aucune foi au noble sens du terme.

Version précédente, qui sera coupée progressivement

La foi comme libre expression

Croire ou ne pas croire serait-il l'expression d'une liberté fondamentale de l'esprit humain ?
Qu'est-ce qu'être libre ? Les inéluctables problèmes de contraintes matérielles mis à part, être libre c'est disposer des connaissances solides, et vérifiées, sans aucune déformation et bien pondérées par leurs véritables importances respectives, nécessaires pour pouvoir effectuer ses choix en connaissance de cause. Qui ne dispose pas de telles connaissances n'est pas libre d'effectuer les choix qu'il veut vraiment; ses choix ne sont pas vraiment ses choix mais c'est ce à quoi l'ignorance des implications de ses actes l'a condamné: devoir choisir une voie sans moyen de savoir où elle mène. C'est précisément la malédiction qui pèse sur l'acte de foi, consistant à s'obliger de trancher une question sur laquelle on ne dispose pas des informations suffisantes pour le faire en connaissance de cause, et pour savoir où est vraiment la vérité. Un témoignage chrétien peut être un des éléments du tableau, à condition qu'il soit énoncé avec objectivité sans distorsions ni postulats invérifiés qui ne soient reconnus comme tels, et qu'il soit statistiquement comparé à d'autres témoignages y compris de non-chrétiens et d'ex-chrétiens reliés aux mêmes interrogations, suivant un échantillonnage équitable: précautions d'honnêteté intellectuelle indispensable qui ne sont jamais mise en oeuvre dans les milieux chrétiens.

Or, si jamais se trouvait un ensemble donné de témoignages et d'arguments qui aurait la faculté de convaincre justement toute personne sincère, ouverte d'esprit, douée d'intuition spirituelle et cherchant la vérité, alors c'est ce que j'appelle une preuve, donc quelque chose qui force à croire, contrairement à la prétention de liberté de croire ou non qui est énoncée par les chrétiens. Si jamais une telle preuve existait, alors il serait injuste qu'elle ne soit pas connue de tous. Sinon, alors nul croyant ne peut avoir de fondement honnête et solide à ses convictions (puisqu'un telle justification n'existe pas). Si les chrétiens possèdaient une telle preuve, et depuis 2000 ans auraient laissé faire cette affreuse injustice de ne pas donner équitablement à tous les circonstances nécessaires pour y accéder, autrement dit n'ont encore jamais réussi à en rendre compte publiquement (tout en ayant réussi à en rendre compte de bouche à oreille à des millions de gens !), alors ce sont de gros lourds qui ne savent pas s'exprimer, et il n'est donc pas vraisemblable que la sagesse divine les ait jamais guidés; quant aux non-croyants qui n'ont pas eu la chance de recevoir une telle preuve, ils n'en sont certainement pas responsables. Il en va de même dans l'hypothèse d'une révélation du St Esprit qui fonderait la foi du croyant, car, puisqu'elle serait donnée aux uns et non aux autres, serait injustement cachée aux autres sans que ces derniers en soient responsables; d'autre part, si cette révélation spirituelle pouvait avoir quelque réalité que ce soit, elle devrait avoir des manifestations objectives dans la vie des gens, ce qui constituerait une preuve objective, laquelle manque manifestement à l'appel.

La foi comme rencontre avec Dieu

 Puis: rencontrer Dieu par la foi. Si on rencontrait vraiment Dieu, ce ne serait pas par quelque chose en particulier, mais ce serait une rencontre avec Dieu, tout simplement. Mais ce n'en est pas une, mais seulement la rencontre avec un ersatz de Dieu nommé la foi. Mais, quel rapport entre la foi et la rencontre avec Dieu, je vous le demande. En fait, ce sont des choses parfaitement antinomiques. Une vraie rencontre avec Dieu serait une rencontre avec un savoir absolu, donc, un accès à toutes les raisons de quelque nature que ce soit en sorte qu'il ne reste plus de doute mais seulement une clarté et un savoir universel. Il n'y aurait plus besoin de croire quoi que ce soit, car il n'y aurait plus de question grave et universelle comme celle-là où buterait notre ignorance. Celui qui a rencontré Dieu n'a plus besoin de croire, car il sait que Dieu existe et il Le connaît, et il saurait également la vérité sur bien d'autres questions sans avoir besoin d'autres actes de foi. La foi a disparu de son horizon. Qui n'a rencontré que la foi, et ne présente aucune raison suffisamment véridique pour en convaincre un grand nombre de gens, ne peut pas avoir rencontré Dieu. Certes un individu peut avoir de bonnes raisons que d'autres n'ont pas la disposition nécessaire pour recevoir, mais en ce cas ce n'est pas de la faute de ceux qui ne les reçoivent pas, mais c'est un phénomène naturel lié aux dispositions des individus. Mais si même les gens honnêtes et intelligents ont tant de mal à le reconnaître dans l'ensemble, alors on peut douter que ce soit une raison valable. Or, les vraies raisons sont-elles nécessairement intransmissibles de par leur nature spirituelle ? Ecoutons plutôt ce que dit l'apôtre Paul sur ce sujet même, son explication sur la nature de la foi: "La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient par la parole de Dieu" (Romains 10.17). (pendant qu'on y est, d'après un autre passage dont j'ai oublié la référence, toute Parole est évidemment inspirée de Dieu, sans même qu'on ait besoin d'en vérifier la souce ce qu'on ne peut de toute façon pas faire puisque les livres de la Bible ont été rédigés anonymement...).

Une chose qu'on peut se demander est la portée réelle d'une telle expérience, et si elle mérite réellement ou non d'être appelée une "rencontre avec Dieu". C'est quoi, donc ? On répète toujours que c'est "une réalité, pas une théorie". Cela n'explique nullement quel peut être réellement le sens de cette expression, qu'ils ne prennent jamais la peine de préciser. Quand je lis des témoignages d'expériences de mort imminente, cela me semble traduire une rencontre avec Dieu (même s'ils n'emploient pas l'expression) bien plus profonde et authentique que celles de chrétiens. Eux au moins disent des choses qui ont un sens (même s'ils sont loin de pouvoir tout exprimer) tandis que les chrétiens emploient des expressions stéréotypées pompeuses comme celle de "rencontre avec Dieu" sans jamais préciser ce que cela signifie (les mots "réalité" et "pas une théorie" sont bien trop passe-partout pour témoigner qu'elles aient vraiment un sens et ne soient pas un simple brassage de mots; ce sont des mots creux de toute manière) tout en donnant l'impression d'énoncer leur témoignage complet et en attachant une importance considérable au fait de donner ce témoignage dépourvu de tout moyen de savoir s'il a vraiment un sens ou pas mais qu'on a néanmoins a le devoir moral absolu de croire sur parole, et sont tellement entourées d'affirmations suivant lesquelles la conversion est un choix de croire, que rien n'indique que cette rencontre avec Dieu serait autre chose qu'une rencontre avec le choix de croire qu'ils ont rencontré Dieu.
Mais aussi, ce qui m'intéresse dans cette "vie avec Dieu", c'est la constatation des méthodes effectives qui "font marcher" la vie chrétienne, les méthodes suivant lesquelles les chrétiens vivent, s'inspirent et parlent de Dieu. La démarche qu'ils s'avèrent suivre en réponse aux questions qu'on peut leur poser. Et ce que je constate, c'est que, contrairement à ce qu'ils prétendent, en dehors évidemment de l'existence de Dieu et d'une vie après la mort et de la nécessité de principe de faire le bien qui relèvent d'une intution naturelle (ce qu'ils nient pour absurdement attribuer à une intervention divine spéciale ce qui se trouve comme bonté naturelle dans leurs propres rangs), leur comportement et leur enseignement s'avèrent se baser uniquement sur la Bible et sa doctrine qui manifestement engendre une attitude équivalente à de la malhonnêteté intellectuelle systématique quoi qu'involontaire, se faisant par ignorance au nom du fait que la pensée de Dieu (alias la Bible) est au-dessus de celle de l'homme et rend celle-ci vaine (voir 1 Corinthiens), et non sur une quelconque inspiration spirituelle authentique. En réalité ils ne se soucient pas de croire Dieu et la vérité, ils se soucient uniquement de préserver leur doctrine, et leurs pensées enseignées de la parole de Dieu s'avèrent être, contrairement à qu'ils prétendent, relever non d'une quelconque inspiration spirituelle mais d'un fonctionnement automatique programmé par leur doctrine. Plus ils affirment que c'est le Christ lui-même, le Dieu Vivant ou l'Esprit de Dieu et non une doctrine et une religion qui les guide, plus ces affirmations et la tournure de leur défense s'avèrent vides de contenu et le pur fruit d'une programmation de leur mental pétrifié par la doctrine "spirituelle" qu'on leur a enseignée. J'ai éprouvé cela, je l'ai constaté par mon expérience, mon intuition, dans mon coeur et dans mes tripes, et je ne sais comment vous expliquer les raisons qui m'amènent à cette conclusion. Ce sont, en effet, des constatations difficilement justifiables par des moyens rationnels. Quoique, si on y travaille bien...

Nombre de raisons sont présentées par les chrétiens comme transcendantes, indiscutables et au-dessus de toute critique, tout en sachant pertinemment d'autre part (et en renvoyant à la figure de ceux qui essaieraient de critiquer) que bien sûr aucune de ces raisons n'est véritablement décisive. Mais pour eux, ce n'est pas la certitude et la recherche patiente, honnête et sûre de la vérité qui compte mais seulement la foi pour pouvoir être sauvé, et pour cela tous les moyens sont bons pour impressionner les gens. Leur manoeuvre de séduction ainsi quasi ouvertement conçue en forme d'imposture, dément toute inspiration véridique de leur part.

Conclusion

Pour finir, une anecdote. Un jour, lors d'une discussion entre amis, sur la question : "Lorsque vous serez mort, en arrivant devant Dieu, que souhaitez-vous qu'il vous dise ?", l'un d'eux, non croyant, fit cette réponse que je trouve d'une grande sagesse : <<Je répondrai plutôt sur "Que pensez-vous qu'il vous dira ?" Voici : "Je te félicite de n'avoir pas cru en Moi car tel que Je t'avais fait, tu ne pouvais honnêtement pas croire. Maintenant, viens, Je vais tout t'expliquer".>> .


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